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1. Outils d’analyse et d’expression

Convaincre, persuader, délibérer



📢 Quelles sont les différences entre convaincre, persuader et délibérer ? Comment bien utiliser ces modes d’argumentation ?


Argumenter, c’est soutenir une idée, défendre une opinion et essayer d’emporter l’adhésion de son interlocuteur. Ainsi, pour argumenter, on va utiliser des outils simples mais différents : convaincre, persuader, délibérer. En apparence, ces trois actions sont similaires, mais elles sont pourtant bien différentes



1. Convaincre


Convaincre son interlocuteur, c’est faire appel à la raison de la personne avec laquelle on parle. Ainsi, si les arguments sont logiques, rationnels et convaincants, alors le destinataire du message adhérera à ton opinion. Convaincre, c’est faire adhérer à une cause, une idée par la réflexion :

« Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D’abord, - parce qu’il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. – S’il ne s’agissait que de cela, la prison perpétuelle suffirait. À quoi bon la mort ? »

Victor Hugo, Le DernierJour d'un condamné, (1829)

Dans ce texte, V. Hugo veut convaincre ses lecteurs que la peine de mort est inutile et que les arguments avancés par ceux qui soutiennent la peine de mort sont insuffisants.           



Groupe de personne qui tentent de convaincre, persuader et déliberer sur un sujet

2. Persuader


Persuader c’est faire appel aux sentiments de son interlocuteur. Ainsi, la personne qui tente de vous persuader va évoquer des valeurs qu’elle partage avec toi. Persuader, c’est mettre en œuvre des émotions pour toucher le destinataire :



« Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort ! »

Victor Hugo, Le Dernier Jour d'un condamné, 1829

                                      

Dans cet exemple, V. Hugo amène à ressentir la peur du condamné à mort. Ce dernier évoque ce qu’il ressent alors qu’il se sait condamné.   

 


3. Délibérer


Délibérer c’est envisager les pour et les contre d’une situation, d’une idée. C’est donc examiner les différents aspects du problème pour parvenir à un choix. Si le choix n’est pas possible, on entre alors dans un dilemme :

→ Dois-je privilégier le travail ou le plaisir ?                    



L'art de la question non répondue



Portrait d’un homme en pleine réflexion

Dans un débat ou un discours persuasif, poser une question sans y répondre peut être l'un des moyens les plus puissants de convaincre. Au lieu de répondre immédiatement, l'orateur laisse la question flotter dans l'air. Cela crée un moment de tension, un vide qui incite l'auditeur à réfléchir profondément à la réponse.





🧐 Pourquoi cela fonctionne-t-il ?


C’est le principe du « paradoxe de l’ignorance » : l’absence de réponse oblige l’auditeur à s'engager, à se poser des questions et à chercher lui-même une solution ou une idée qui, souvent, coïncide avec celle que l’orateur veut transmettre.


Prenons l’exemple d’un discours sur l’environnement :

« Que va-t-il se passer si nous ne faisons rien pour sauver notre planète ? »


Cette question laissée sans réponse incite immédiatement l'auditeur à imaginer les conséquences, et souvent à se sentir personnellement responsable.

Plutôt que d’imposer une réponse, l’orateur permet à l’auditeur de « trouver » la solution par lui-même, ce qui le rend bien plus convaincu. Ce silence transforme la question en un outil de persuasion subtile. C’est comme si l’auditeur devenait l’acteur de la réponse, créant une conviction plus durable que celle imposée.





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