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4. Analyses linéaires

Cahiers de Douai - Le dormeur du Val : analyse linéaire



Texte étudié

Le dormeur du val


C’est un trou de verdure où chante une rivière

Accrochant follement aux herbes des haillons

D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.


Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.


Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.


Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.



A. Rimbaud, Cahiers de Douai, (1870)



Introduction

  • Présentation de l'auteur, de l'œuvre et de l'extrait


Vallée ouù coule une rivièr et qui évoque le poème de Rimbaud, Le dormeur du val

Arthur Rimbaud compose Le Dormeur du val en 1870, à seulement seize ans, dans le contexte de la guerre franco-prussienne. Encore adolescent, il fait déjà preuve d’une maturité littéraire impressionnante et d’une audace novatrice. Ce sonnet appartient aux Cahiers de Douai, recueil de poèmes envoyés au poète Paul Demeny, où Rimbaud explore différents registres et formes poétiques. Tout en s’inscrivant dans la tradition lyrique — celle qui associe la nature à l’expression des sentiments —, il en détourne les codes pour offrir dans certains de ses poèmes une vision surprenante du monde qui l'entoure.


À travers une description naturaliste et poétique d’un paysage, Rimbaud joue avec les attentes du lecteur : la scène bucolique se transforme en dénonciation implicite de la guerre, révélée dans la chute du poème par la découverte de la mort du soldat.



Analyse générale du passage

Ce petit complément ne sera pas à restituer à l’oral : il te permet juste de situer le passage et d’en comprendre les enjeux avant d’aller plus loin dans l’analyse.


Dans ce sonnet, Rimbaud transforme une scène de guerre en un tableau poétique d’une grande beauté. Le poème s’ouvre sur une nature lumineuse et paisible, peinte avec la richesse sensorielle d’un paysage impressionniste. L’eau, la lumière et la verdure créent un décor harmonieux qui semble protéger le soldat endormi. Mais cette harmonie apparente dissimule une tragédie : peu à peu, le lecteur découvre les signes d’une mort silencieuse. Par un subtil jeu d’oppositions — vie et mort, chaleur et froid, douceur et violence —, Rimbaud fait naître une émotion poignante sans jamais recourir au pathos. Le dernier vers, d’une brutalité simple, fait basculer le poème du rêve pastoral au drame humain. La beauté du style contraste avec l’horreur du sujet : c’est dans cette tension que réside toute la force du texte.

À travers cette vision, Rimbaud dénonce la guerre sans discours direct, en révélant son absurdité par le contraste entre la sérénité du paysage et la mort d’un enfant soldat.



problématique


Comment Rimbaud construit-il son poème pour faire de la chute finale une dénonciation puissante de la guerre ?





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