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4. Analyses linéaires

La peau de chagrin - Le Talisman : analyse linéaire



Texte étudié

« Le Talisman »


- Eh ! bien, oui, je veux vivre avec excès, dit l’inconnu en saisissant la Peau de chagrin.


- Jeune homme, prenez garde, s’écria le vieillard avec une incroyable vivacité.

- J’avais résolu ma vie par l’étude et par la pensée ; mais elles ne m’ont même pas nourri,

répliqua l’inconnu. Je ne veux être la dupe ni d’une prédication digne de Swedenborg, ni

de votre amulette orientale, ni des charitables efforts que vous faites, monsieur, pour me

retenir dans un monde où mon existence est désormais impossible. Voyons ! ajouta-t-il en

serrant le talisman d’une main convulsive et regardant le vieillard. Je veux un dîner

royalement splendide, quelque bacchanale digne du siècle où tout s’est, dit-on,

perfectionné ! Que mes convives soient jeunes, spirituels et sans préjugés, joyeux jusqu’à

la folie ! Que les vins se succèdent toujours plus incisifs, plus pétillants, et soient de force

à nous enivrer pour trois jours ! Que la nuit soit parée de femmes ardentes ! Je veux que

la Débauche en délire et rugissante nous emporte dans son char à quatre chevaux, pardelà

les bornes du monde, pour nous verser sur des plages inconnues : que les âmes

montent dans les cieux ou se plongent dans la boue, je ne sais si alors elles s’élèvent ou

s’abaissent ; peu m’importe ! Donc je commande à ce pouvoir sinistre de me fondre toutes

les joies dans une joie. Oui, j’ai besoin d’embrasser les plaisirs du ciel et de la terre dans

une dernière étreinte pour en mourir.



Introduction


  • Présentation de l'auteur, de l'œuvre et de l'extrait


La Peau de chagrin est l’un des premiers grands succès littéraires de Balzac. Dans ce roman, l’auteur s’interroge sur la manière dont les désirs et les passions peuvent consommer la vie des hommes. Il développe ainsi une vision vitaliste de l’existence : l’homme naît avec un capital d’énergie limité, qu’il dépense au fil de ses volontés et de ses ambitions.


Raphaël tenant la peau de chagrin

Le récit suit Raphaël de Valentin, un jeune aristocrate désargenté, qui, sur le point de se suicider, découvre chez un vieil antiquaire une mystérieuse « Peau de chagrin ». Cet objet, à la fois fascinant et inquiétant, devient le symbole de ses désirs et du prix que leur réalisation lui coûtera.










Analyse générale du passage

Ce petit complément ne sera pas à restituer à l’oral : il te permet juste de situer le passage et d’en comprendre les enjeux avant d’aller plus loin dans l’analyse.


Ce passage se situe au moment décisif où Raphaël, désespéré, découvre la mystérieuse Peau de chagrin dans la boutique de l’antiquaire. La scène marque un tournant dans le roman : elle fait passer le récit du réel vers le fantastique, tout en donnant une portée symbolique à l’intrigue. À travers le dialogue entre le vieillard et Raphaël, Balzac confronte deux visions de l’existence : la sagesse de la raison et la démesure du désir. Le vieillard représente la connaissance, la mesure et la prudence ; Raphaël, au contraire, incarne l’élan vital et la passion romantique poussée jusqu’à l’excès. Le talisman devient alors le reflet de cette opposition : il matérialise la tentation d’une vie intense, mais écourtée.

Ainsi, Balzac, à travers cette scène d’initiation, met en place la réflexion centrale du roman : chaque désir satisfait rapproche un peu plus l’homme de sa propre destruction.



problématique


Comment le talisman révèle-t-il la démesure des désirs de Raphaël et la fatalité qu’ils entraînent ?





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