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7. Oral du bac

Candide - Voltaire



📢 Ces questions sont conçues pour t’aider à préparer l’oral de français sur Candide de Voltaire.



Portrait de Voltaire, auteur du conte philosophique Candide

La première partie propose des interrogations accessibles afin de te familiariser avec l’œuvre, tandis que la seconde partie aborde des problématiques plus approfondies, exigeant une réflexion nuancée.


Les réponses sont volontairement détaillées afin de te montrer jusqu’où tu peux aller pour proposer une réponse complète le jour de l’examen. L'idée, c'est de t'approprier l'œuvre et de démontrer que tu l'as lue et assimilée.




1. Questions simples pour bien débuter l’étude de Candide


1. Pourquoi Candide voyage-t-il autant ?

Réponse

Candide voyage autant parce qu’il est constamment en fuite ou en quête. Dès le début, il est chassé du château de Thunder-ten-tronckh pour avoir embrassé Cunégonde. Ensuite, il voyage pour fuir les dangers (la guerre, l’Inquisition) ou pour retrouver son amour. Mais ces déplacements servent surtout un but satirique et philosophique : à travers les pays traversés (la Bulgarie, le Portugal, l’Espagne, l’Eldorado), Voltaire critique les injustices, la guerre, l’esclavage, la religion ou encore la colonisation. Chaque étape permet de dénoncer un aspect de la société ou de la pensée de son époque. Enfin, ces voyages forment une sorte de voyage initiatique : au fil des épreuves, Candide perd peu à peu ses illusions et commence à réfléchir par lui-même. Ce long parcours l’amène à rejeter l’optimisme de Pangloss et à conclure, dans le dernier chapitre, qu’il faut « cultiver son jardin », c’est-à-dire agir concrètement plutôt que croire à des idées abstraites.


2. Comment évolue le personnage de Candide durant le conte ?

Réponse

Au début du conte, Candide est un personnage naïf. Il a été élevé dans le château de Thunder-ten-tronckh, où il reçoit l’enseignement de Pangloss qui : « enseignait la métaphysico-théologocosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles ». Il accepte ce qu'on lui dit sans esprit critique, ce qui en fait un personnage candide, au sens propre.

Cependant, au fil de ses aventures — la guerre, le tremblement de terre de Lisbonne, l’esclavage à Surinam — il commence à douter de ce qu’il a appris. Au chapitre XIX, il s’écrie : « Ô Pangloss ! […] il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme. » Même s’il reste un personnage gentil et généreux, il devient plus lucide. Il comprend peu à peu que le monde est plein de souffrances, que tout n’est pas « pour le mieux », et qu’il ne peut plus se contenter de belles paroles. À la fin du conte, il garde une certaine simplicité, mais il a mûri : il choisit une vie active et concrète en affirmant qu’il faut « cultiver notre jardin ».


3. Que dénonce Voltaire à travers la guerre ?

Réponse

Voltaire dénonce la cruauté et l’absurdité de la guerre. Dans le chapitre III, il décrit une bataille entre les Bulgares et les Abares avec des détails très violents : des cadavres mutilés, des femmes éventrées, des villages en feu. Cette scène est marquée par une ironie grinçante, car elle commence par cette phrase absurde : « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. » Puis, il enchaîne avec une description atroce de la violence, ce qui crée un effet de contraste volontaire.

Voltaire critique aussi l’hypocrisie des puissants : les rois se battent pour des intérêts futiles, pendant que les soldats meurent sans comprendre pourquoi. Il écrit plus loin : « On fit chanter un Te Deum après une bataille où trente mille âmes avaient péri. » Cette phrase dénonce le cynisme religieux qui célèbre la guerre comme une victoire, même si elle cause des massacres. À travers cette satire, Voltaire attaque l’inhumanité de la guerre, mais aussi la propagande et le fanatisme qui la justifient.


4. Que se passe-t-il à Lisbonne ? Pourquoi ce passage est-il important ?

Réponse

À Lisbonne (chapitre VI), Candide assiste à un terrible tremblement de terre. Mais au lieu de chercher des solutions concrètes, les autorités religieuses organisent un autodafé, c’est-à-dire qu’elles brûlent des hérétiques pour « calmer la colère de Dieu ». Pangloss est pendu, et Candide est flagellé, non pas pour leurs actes, mais pour ce qu’ils pensent. Ce passage est important parce qu’il dénonce plusieurs choses à la fois :

  • La superstition religieuse, qui croit apaiser Dieu par la violence ;

  • L’injustice, car on punit des innocents pour des événements naturels ;

  • Et l’absurdité de l’optimisme de Pangloss, qui continue à répéter que tout va bien, même quand il est condamné à mort.

Voltaire s’appuie ici sur un événement réel : le tremblement de terre de Lisbonne de 1755, qui a choqué l’Europe. Il montre que les croyances religieuses ne servent qu’à masquer l’horreur ou à justifier des violences absurdes. C’est donc un moment clé dans la critique des fanatismes et dans le désenchantement de Candide.


5. Que raconte la vieille femme dans son histoire ?

Réponse


La vieille femme raconte une vie pleine de souffrances extrêmes. Dans les chapitres XI et XII, elle explique qu’elle est la fille d’un pape et d’une princesse, mais qu’elle a tout perdu. Elle a été réduite en esclavage, violée par des pirates, affamée, mutilée (elle dit qu’on lui a mangé une fesse), vendue à plusieurs reprises… Son récit accumule les horreurs avec un ton ironique et presque comique, ce qui crée un contraste choquant, mais typique du style de Voltaire.

Ce passage est important car il montre que la souffrance est universelle : ce n’est pas seulement Candide qui est malheureux, mais aussi ceux qu’il rencontre. La vieille dit d’ailleurs : « et s’il s’en trouve un seul qui n’ait souvent maudit sa vie, qui ne se soit souvent dit à lui-même qu’il était le plus malheureux des hommes, jetez-moi dans la mer la tête la première. » Elle affirme ainsi que toute personne honnête a connu le malheur et s’est déjà sentie accablée. Son personnage sert aussi à relativiser les plaintes de Candide et à dénoncer l’illusion que certains sont épargnés. C’est une critique à la fois de l’optimisme (encore une fois) et de l’idée que la souffrance a un sens ou une justification divine.


6. Pangloss est-il un bon professeur ?

Réponse

Non, Pangloss n’est pas un bon professeur, car il enseigne une philosophie dogmatique et déconnectée du réel, celle de l’optimisme inspirée de Leibniz. Il montre que « dans ce meilleur des mondes possibles, (...) tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin.»  et il ajoute « ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise : il fallait dire que tout est au mieux » . Ce genre de formule, Pangloss la répète inlassablement, même face aux pires horreurs : la guerre, les tremblements de terre, la pendaison, la maladie ou encore l’autodafé. Il incarne une pensée abstraite, figée, incapable d’évoluer face à l’expérience. Voltaire le tourne en ridicule pour dénoncer une philosophie qui justifie le mal au lieu de le dénoncer ou d’agir contre lui. Pangloss est un personnage comique, mais il est aussi dangereux car il enseigne à accepter passivement l’injustice.

Un tournant important a lieu au chapitre XIX, après que Candide découvre la cruauté du gouverneur de Surinam et l’esclavage : « Ô Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ; c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme. » Cacambo, plus lucide, lui répond par une question ironique : « Qu’est-ce qu’optimisme ? » Et Candide donne une définition amère mais très claire : « Hélas ! dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. »



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