
1. Cours
Les figures de style
📢 Une figure de style est une manière particulière d’utiliser la langue pour produire un effet sur le lecteur ou l’auditeur.
1. Les figures de style et leur utilité
Les figures de style sont des procédés d’écriture qui enrichissent le langage et lui donnent plus de force. Elles servent à embellir un texte, à frapper l’imagination et à susciter des émotions. Les auteurs les utilisent pour exprimer une idée avec plus de vivacité ou de subtilité.
Une métaphore peut ainsi créer une image marquante, tandis qu’une anaphore donne du rythme.
Elles ne sont pas de simples ornements : elles remplissent plusieurs fonctions.
Elles peuvent être expressives (exprimer un sentiment), poétiques (suggérer des images),
argumentatives (convaincre, persuader) ou encore comiques (provoquer le rire).
Elles sont donc essentielles pour comprendre la richesse de la langue littéraire.
2. Les figures d’analogie
Elles rapprochent deux réalités pour créer une image ou un effet de sens :
La comparaison
Elle rapproche deux éléments grâce à un outil de comparaison (comme, tel que, semblable à…).
→ Ses yeux brillaient comme des étoiles dans la nuit.
La métaphore
Elle rapproche deux éléments sans outil de comparaison.
→ Ses yeux étaient des étoiles qui illuminaient la nuit.
La métonymie
Elle désigne une réalité par une autre qui lui est proche (le contenant pour le contenu, l’auteur pour son œuvre…).
→ Il a bu trois verres (au lieu de dire « trois verres de vin »).

La personnification
Elle attribue des caractéristiques humaines à des objets ou des animaux.
→ La forêt soupirait sous le vent d’automne.
L’allégorie
Elle représente une idée abstraite sous une forme concrète.
→ La Justice est représentée comme une femme aux yeux bandés tenant une balance.
La périphrase
Elle remplace un mot par une expression qui le définit.
→ La capitale de la France (pour dire « Paris »).
3. Les figures d’atténuation
Elles consistent à minimiser une idée pour l’exprimer avec retenue :
La litote
Dire moins pour suggérer davantage. Elle renforce l’information en utilisant souvent une tournure négative, ce qui permet d’exprimer une idée plus forte de manière implicite.
→ Va, je ne te hais point (Corneille) : signifie en réalité « je t’aime ».
L’euphémisme
Atténuer une réalité jugée trop dure ou choquante.
→ Il nous a quittés (au lieu de « il est mort »).
La prétérition
Faire semblant de ne pas dire quelque chose alors qu’on le dit.
→ Je ne te rappellerai pas que tu m’as promis de m’aider hier…
4. Les figures d’exagération
Elles amplifient la réalité pour créer un effet fort :
L’hyperbole
Exagération volontaire pour impressionner.
→ Je meurs de faim !
La gradation
Succession de termes organisés de manière croissante ou décroissante.
→ Il tremble, il frémit, il s’évanouit.
L’énumération
Accumulation de plusieurs éléments pour insister.
→ J’achète du pain, du beurre, du fromage, des fruits, du café…
L’asyndète
Suppression des liens de coordination entre plusieurs termes.
→ Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.
5. Les figures d’opposition
Elles rapprochent deux idées contraires pour créer un contraste :
L’oxymore
Rapproche deux mots opposés dans la même expression.
→ Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille).
L’antithèse
Oppose deux idées dans une même phrase ou un même texte.
→ Il avait le cœur tendre et la main cruelle.
L’antiphrase
Dire le contraire de ce qu’on pense, souvent de façon ironique.
→ Quel génie ! (à propos de quelqu’un qui a fait une grosse erreur).
Le chiasme
Croisement de termes en miroir.
→ Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger.
6. Les figures de répétition et de sonorité
Elles jouent sur les mots et les sons pour créer un effet d’insistance ou de musicalité :
L’anaphore
Répétition d’un mot ou d’un groupe de mots en début de phrase ou de vers.
→ Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! (De Gaulle).
Le polyptote
Reprise d’un mot sous des formes grammaticales différentes.
→ Il faut se méfier des méfiants.
L’assonance
Répétition d’un même son voyelle.
→ Qui ne regrette pas son doux pays ?
L’allitération
Répétition d’un même son consonne.
→ Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine).
Les figures de style enrichissent la langue et donnent de la force au texte. Savoir les reconnaître et les analyser permet de mieux comprendre les intentions de l’auteur, mais aussi d’améliorer sa propre expression écrite. Elles ne sont pas seulement des ornements, elles participent pleinement au sens et à l’émotion d’un texte.