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4. Analyses linéaires

Entretiens sur la pluralité des mondes - Nature & opéra : analyse linéaire


Texte étudié  (l.96 à 116)

Ainsi les vrais philosophes passent leur vie à ne point croire ce qu’ils voient, et à tâcher de deviner ce qu’ils ne voient point, et cette condition n’est pas, ce me semble, trop à envier. Sur cela je me figure toujours que la nature est un grand spectacle qui ressemble à celui de l’Opéra. Du lieu où vous êtes à l’Opéra, vous ne voyez pas le théâtre tout à fait comme il est ; on a disposé les décorations et les machines, pour faire de loin un effet agréable, et on cache à votre vue ces roues et ces contrepoids qui font tous les mouvements. Aussi ne vous embarrassez-vous guère de deviner comment tout cela joue. Il n’y a peut-être guère de machiniste caché dans le parterre, qui s’inquiète d’un vol qui lui aura paru extraordinaire et qui veut absolument démêler comment ce vol a été exécuté. Vous voyez bien que ce machiniste-là est assez fait comme les philosophes. Mais ce qui, à l’égard des philosophes, augmente la difficulté, c’est que dans les machines que la nature présente à nos yeux, les cordes sont parfaitement bien cachées, et elles le sont si bien qu’on a été longtemps à deviner ce qui causait les mouvements de l’univers.



Introduction


  • Présentation de l’auteur, de l’œuvre et de l’extrait


Bernard Le Bouyer de Fontenelle (1657-1757) est un écrivain et philosophe français du XVIIᵉ siècle. Esprit curieux et vulgarisateur des sciences, il est surtout connu pour ses Entretiens sur la pluralité des mondes (1686). Dans cet ouvrage dialogué, il met en scène un philosophe et une marquise discutant des découvertes astronomiques récentes. L’originalité de Fontenelle tient à sa capacité à rendre accessibles des savoirs complexes grâce à une langue claire, imagée et plaisante.


L’extrait étudié se situe dans le passage où Fontenelle compare la nature à un spectacle d’opéra, afin d’illustrer la difficulté qu’ont les philosophes à découvrir les « ressorts cachés » du monde.



Analyse générale du passage

Ce petit complément ne sera pas à restituer à l’oral : il te permet juste de situer le passage et d’en comprendre les enjeux avant d’aller plus loin dans l’analyse.


Dans cet extrait de L’Entretien sur la pluralité des mondes (1686), Fontenelle cherche à rendre la science et la philosophie accessibles à un public non spécialiste, en particulier aux femmes, en choisissant la forme plaisante du dialogue. Par un ton léger et une ironie bienveillante, il dresse le portrait du philosophe : un être curieux, qui refuse les apparences et cherche à comprendre les mécanismes cachés du monde. L’analogie filée entre la nature et le spectacle de l’Opéra rend cette démarche concrète et séduisante : comme un machiniste caché, le philosophe s’efforce de deviner les « ficelles » invisibles qui animent l’univers. Ce procédé didactique permet de concilier science et plaisir, réflexion et divertissement. Fontenelle illustre ainsi l’esprit du siècle classique finissant et annonce les Lumières : la raison, l’observation et l’esprit critique deviennent les outils essentiels du progrès humain. À travers cette comparaison ingénieuse, il montre que la philosophie, loin d’être abstraite, est une aventure intellectuelle aussi passionnante que le plus grand des spectacles.



Philosophe contemplant complexité de la nature et faisant le parallèle avec une scène d'opéra, suggérant les rouages de l'univers selon Fontenelle.

problématique


Comment Fontenelle montre-t-il la difficulté du travail du philosophe et de la connaissance du monde ?










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