
7. Synthèses
Synthèse : Gargantua - Ponocrates (chapitre 23)
Texte étudié
Ensuite, il le soumit à un rythme de travail tel qu’il ne perdait pas une heure de la journée mais consacrait au contraire tout son temps aux lettres et aux études libérales. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heures du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque page des Saintes Écritures, à voix haute et claire, avec la prononciation requise. Cet office était dévolu à un jeune page natif de Basché, nommé Anagnostes. Suivant le thème et le sujet du passage, bien souvent il s’appliquait à révérer, adorer, prier, et supplier le bon Dieu dont la majesté et les merveilleux jugements apparaissaient à la lecture.
Puis il allait aux lieux secrets excréter le produit des digestions naturelles. Là, son précepteur répétait ce qu’on avait lu et lui expliquait les passages les plus obscurs et les plus difficiles.
En revenant, ils considéraient l’état du ciel, regardant s’il était comme ils l’avaient remarqué la veille au soir et en quels signes entrait le soleil, et aussi la lune, ce jour-là. Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, apprêté et parfumé et, pendant ce temps, on lui répétait les leçons de la veille. Lui- même les récitait par cœur et expliquait des exemples pratiques concernant la condition humaine ; ils poursuivaient quelquefois ce propos pendant deux ou trois heures, mais d’habitude ils s’arrêtaient quand il était complètement habillé.
Ensuite, […] toujours en discutant du sujet de la lecture, et allaient faire du sport au Grand Braque ou dans les prés ; ils jouaient à la balle, à la paume, au ballon à trois, s’exerçant élégamment les corps, comme ils s’étaient auparavant exercé les âmes.
Introduction
Présentation de l'auteur, de l'oeuvre et de l'extrait
Analyse générale du passage
Ce petit complément ne sera pas à restituer à l’oral : il te permet juste de situer le passage et d’en comprendre les enjeux avant d’aller plus loin dans l’analyse.
Dans ce chapitre célèbre de Gargantua, Rabelais décrit une journée idéale d’apprentissage, conçue par Ponocrates pour former un homme complet. Loin de la paresse et de la superstition de l’éducation médiévale, cette pédagogie humaniste vise l’équilibre entre le corps, l’esprit et l’âme. Le passage présente une éducation active, joyeuse et rigoureuse : chaque moment de la journée, du lever au coucher, est consacré à apprendre, observer, discuter ou s’exercer. La lecture des Saintes Écritures et leur interprétation développent la foi éclairée par la raison, tandis que l’observation du monde et la discussion stimulent la curiosité scientifique et le jugement personnel. L’éducation ne se réduit plus à la mémoire, mais à la compréhension et à l’échange. Enfin, les exercices physiques complètent la formation intellectuelle, traduisant l’idéal d’harmonie entre corps et esprit cher à la Renaissance. À travers ce modèle d’instruction complète et libre, Rabelais dresse l’image d’un homme nouveau : cultivé, réfléchi, équilibré et capable de penser par lui-même — un véritable idéal humaniste.
problématique
Comment Rabelais illustre-t-il l’idéal humaniste d’une éducation équilibrée entre le corps et l’esprit ?
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