Réussir le commentaire composé : la méthode simple et efficace
- Stéphanie Mongenie
- 3 avr.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 nov.

📢 Que faut-il faire pour réussir le commentaire composé ?
Comment un texte peut-il révéler des idées cachées quand on l'analyse bien ?
Comment élaborer le plan, l'introduction et la conclusion ?
Le commentaire composé vise à éclairer le sens d’un texte et à analyser son fonctionnement littéraire. Le brouillon doit uniquement t’aider à organiser ta réflexion de façon structurée, sans rédiger le commentaire en entier pour le recopier. Pour mettre en évidence les enjeux du texte, plusieurs étapes sont nécessaires.
1. Décrypter et analyser le texte
Avant d'entamer l'analyse, lis attentivement le texte plusieurs fois pour éviter les erreurs d'interprétation et bien saisir le message de l'auteur. Ensuite, détermine le contexte et commence à relever les procédés littéraires.
A) Déterminer le contexte
l'époque et le contexte historique associés au texte,
l'auteur et le mouvement littéraire auquel il appartient,
le genre du texte : narratif, poétique, théâtral, argumentatif, épistolaire, didactique,
la forme du texte : lettre, journal intime, mémoires, pamphlet, essai, discours, conte, roman, nouvelle, fable, épopée...
le type de texte : descriptif, informatif, explicatif, narratif, argumentatif
B) Repérer Les procédés et outils d'analyse littéraire
Pour décoder un texte et en comprendre les subtilités il faut analyser : la situation d'énonciation, les points de vue, les thèmes, les champs lexicaux, les discours, les effets produits sur le lecteur, les registres littéraires, les figures de style, les pronoms, la ponctuation, les temps verbaux et les types de phrases.

Détail des outils et procédés littéraires
la situation d'énonciation : qui parle à qui ?
la focalisation (le point de vue) : omniscient, externe, interne
le thème et le sujet du texte : de quoi parle le texte précisément ?
les champs lexicaux : quels sont les mots qui reviennent le plus et qui se rapportent à un même domaine ?
les types de discours : direct, indirect, indirect libre ou narrativisé.
les effets produits sur le lecteur : quelles émotions ou impressions le texte suscite-t-il ? Cela permet aussi d'identifier les registres littéraires.
les registres littéraires : pathétique, tragique, comique....
les principales figures de style : cela permet de mettre en évidence les images, les métaphores, les comparaisons...
les pronoms personnels : quelle est la fonction des pronoms utilisés dans le texte ?
la ponctuation : quels effets produit-elle sur la lecture ou le sens ?
la valeur des temps : pourquoi l’auteur utilise-t-il certains temps à des moments précis ?
les types de phrases : affirmatives, interrogatives, exclamatives, impératives… Quel est l'effet de cette diversité sur le texte ?
Ces procédés te permettent de mieux comprendre le texte, de bâtir un commentaire structuré et d’éclairer les intentions de l’auteur, avant de passer à l’élaboration de la problématique.
2. Comment formuler une problématique efficace ?
(5 - 10 min)
A) poser des questions pour orienter la réflexion
La problématique, posée sous forme de question, résume les enjeux du texte et structure ton commentaire en mettant en évidence son intérêt et les intentions de l'auteur. Pour formuler une problématique, pose une question qui met en valeur l’intérêt du texte en réfléchissant à ses enjeux principaux :
Que cherche à démontrer l’auteur(e) ? / Pourquoi a-t-il/elle écrit ce texte ? / Quel message souhaite-t-il/elle transmettre ?
Ces réponses clarifient les enjeux du texte et te permettent de les reformuler en une problématique.
B) élaborer une problématique pertinente
Construire une problématique pertinente, c'est poser une question précise, ouverte et complexe, reflétant les enjeux du texte et permettant une analyse argumentée et approfondie.
Exemples de problématiques
Extrait de roman : « Comment cet extrait met-il en lumière le conflit intérieur du personnage ? »
Poème : « En quoi ce poème illustre-t-il l’ambiguïté entre le rêve et la réalité ? »
Pièce de théâtre : « Comment le dialogue entre ces deux personnages reflète-t-il les tensions sociales et personnelles de l’époque ? »
Ces problématiques sont assez ouvertes pour permettre un développement argumenté, tout en étant centrées sur des éléments clés du texte.
🧐 ASTUCE
Si formuler une problématique est difficile, une approche générale comme « Quel est l’intérêt de cet extrait / scène / poème ? » peut servir de solution temporaire.
Une fois la problématique définie, rédige un plan clair, essentiel à une analyse structurée et propose une présentation soignée.
3. le plan détaillé : la clé d’un commentaire bien structuré
(environ 30 à 40 min - toujours au brouillon)
Le plan, réponse structurée à la problématique, repose sur deux ou trois grandes parties équilibrées, chacune développée en plusieurs sous-parties.
⚠️ Filières technologiques : lors de l'épreuve, les grands axes d'analyse sont donnés, mais il est nécessaire d'élaborer le sous-plan. Les axes sont généralement notés après le texte.
A) Mise en application
Pour structurer ton commentaire, donne des titres clairs à chaque partie et sous-partie, ce qui garantit une progression logique et une réflexion organisée dès le brouillon.
Illustration avec le poème « L'Invitation au voyage » de Charles Baudelaire
Titre de la grande partie : il résume l'idée directrice et doit être formulé clairement au brouillon.
I) Baudelaire nous invite à un voyage à la fois réel et imaginaire
Titre de la sous-partie : il synthétise l’argument principal qui sera développé dans cette partie.
a) Un voyage réel qui s’adresse à une personne en particulier
Des titres clairs dès le brouillon garantissent une pensée organisée et un commentaire structuré.
B) Développer un argument
📢 Attention : une sous-partie = un argument = un paragraphe (10-15 lignes)

Pour rédiger un argument, annonce l’idée, illustre-la avec des citations et analyses, puis interprète-les pour révéler les intentions de l’auteur.
🧐 Exemple rédigé d’une sous-partie
a) Un voyage réel destiné à une personne en particulier
Cette invitation au voyage prend d’abord la forme d’un appel adressé à la femme aimée. Dès le premier vers, Baudelaire interpelle directement cette femme à travers une injonction impérative : « Mon enfant, ma sœur ». Cette adresse, pleine de tendresse, donne une tonalité amoureuse au poème. Le poète exprime son affection à travers l'anaphore du verbe « aimer » dans la première strophe, mettant en avant l'importance du sentiment amoureux dans cette invitation.Ainsi, la femme aimée devient l’élément déclencheur du voyage, à la fois muse et destinataire de cette rêverie poétique. Baudelaire suggère ainsi que ce périple n’a de sens qu’à travers la présence de l’être aimé, transformant le voyage en une quête amoureuse et idéalisée.
C) Vous avez dit transition ?
Entre chaque grande partie, une transition est nécessaire. Son rôle est de faire le lien entre les idées développées, en rappelant l’axe principal de la première partie (I) tout en introduisant celui de la seconde (II).
🧐 Exemple rédigé d’une transition
Dans ce poème, Baudelaire nous convie à un double voyage, à la fois réel et imaginaire (I). Toutefois, c’est uniquement grâce à la présence de la femme aimée qu’il parvient à s’évader et à atteindre son idéal (II).
Les titres et sous-titres ne figurent pas dans le devoir. Ils doivent être intégrés de manière fluide dans la rédaction afin d’assurer une transition naturelle et de guider le correcteur dans la compréhension de la structure du commentaire.
4. Rédiger l'introduction et la conclusion
(10 - 15 min)
A) L'introduction
Rédige l’introduction au brouillon en trois parties : présente le texte et son contexte, annonce la problématique et introduis brièvement les grandes parties du plan, de façon claire et concise.
Une bonne introduction offre une première impression soignée, repose sur une réflexion construite et se compose de quelques phrases concises et pertinentes.
B) La conclusion
Comme l’introduction, la conclusion doit être rédigée au brouillon et comporter un bilan synthétique des idées principales, suivi d’une ouverture pertinente qui élargit la réflexion sans s’éloigner du sujet.
Une bonne conclusion doit marquer le lecteur par sa force et confirmer la pertinence de ton analyse, avec une dernière phrase soigneusement choisie.

À éviter absolument !!
- Utiliser des tournures maladroites comme « dans un premier temps ». Préfère des formulations plus fluides comme « tout d’abord », « puis », « ensuite ».
- Intégrer des citations hors contexte ou sans lien évident avec l’analyse.
- Faire une biographie complète de l’auteur dans l'introduction.
- Résumer intégralement l’extrait étudié : la conclusion ne doit pas être une redite.
5. Rédaction définitive : soigner la mise en forme et le style
(Environ 2h)
Une fois ton plan détaillé établi, utilise-le pour rédiger ta copie définitive. Suis l’ordre de tes idées en veillant à la cohérence et à la fluidité de ton développement. Attention à la syntaxe : tes phrases doivent être claires, précises et bien construites.
🔎 L’importance de la relecture (5 min)
Ne néglige jamais cette étape essentielle ! Une relecture attentive est essentielle pour corriger les fautes, fluidifier la syntaxe et vérifier la cohérence du raisonnement.
🧐La dernière astuce
Relis-toi en te mettant à la place d’un correcteur. Ton commentaire est-il compréhensible et structuré ? Chaque paragraphe suit-il bien l’ordre logique de ton plan ? Un dernier coup d'œil peut faire toute la différence !
Focus sur : la présentation de la copie

Comment bien présenter ta copie ?
L’introduction : un alinéa - problématique et plan → retourne simplement à la ligne.
Entre l’introduction et la première partie : saute 2 à 3 lignes.
La première partie : un alinéa. Il faut autant d’alinéas que de sous-parties (3 sous-parties = 3 alinéas).
La transition est détachée des parties (bien distincte visuellement).
Entre la partie II (ou III) et la conclusion : saute 2 à 3 lignes.
La conclusion : un alinéa pour le bilan et un retour à la ligne pour l’ouverture.



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